La révolution est un acte légitime rendu illégal. C'est bien toute la substance de cet événement radical. À la fois passionnelle et désirante, elle nourrit l'escarcelle de ses opprimants. Victorieux de la bataille pour la représentativité acquise par les écoles de la politique automatisée, Les maîtres craignent cependant le jeu d’équilibre qui leur est imposé. La peur est alors re-dirigée vers des allégations populistes amalgamant l!action déployée à des mouvances s!abreuvant de l'exclusion et de la différence. Une fois encore la peau du Loup est déclarée vénéneuse, Cachant l'ennemi du bien commun sous son regard déterminé. Si son histoire est constellée de déclarations fallacieuses, C'est bien que le maître sait qu'il n'aura que le choix de céder à la coalition de tous les Chiens, Rendue possible par la morsure idéologique de la rage des temps. Baignant dans le soleil aveugle des princes de l'oligarchie en déclin, Les artisans de l’étourdissement politique seront bientôt les sujets du Crépuscule des souverains.
 Au loin, sous la courbure de la ligne d'horizon, des silhouettes se dressent, indistinctes. Elles marchent, glissent, trébuchent, boiteuse vision qui jamais ne semble admettre leur chute. Avec grâce et maîtrise, ces êtres jaillissent au devant de l’astre solaire , Projetant leurs ombres à l’assaut des portes des Cités délétères. Derrière eux, on aperçoit les cimes protectrices de la Canopée qui de son épais feuillage s'oppose au rayon du grand jour. Dansant avec insolence devant le soleil, cette lointaine meute appelle par ses gestes les camarades à rallier la dévorante matrice à leur tour. Propageant les lueurs d'un épais ciel d'ébène, la rumeur chuchote par les murs l'appel assourdissant des forces lunaires. Au travers de ses remparts, le craquement des geôles fait résonner hors de la ville la symphonie des corps qui progressivement se libèrent. Les écuelles volent en éclat, les gorges se gonflent, les colliers cèdent et les larmes nocturnes inondent le sol de leur fracas. Se font entendre les jappements des prisonniers qui déferlent dans les ruelles, Poussant le bruit des bottes dans les mangeoires de la honte. Les maîtres, désemparés, tentent de maintenir de toute part le reste de leurs anciennes bergeries. Les pieds noyés dans la boue, ils ne peuvent que contempler la peste s'emparer de leur chienne porcherie. Leur mains, lacérées par les chaines qui fouettent ici et là leur chair de dominant, aspergent du sang des bourreaux les gravats ruisselant. Sous les rayons de la Lune éternelle, plus rien ne distingue le bleu roi de ses nuances écarlates. Seule la terre boit ce soir la juste rançon de ces lois scélérates. Rejetant l'odeur cruelle des petits matins, nous vous promettront l'étincelle d'une longue nuit sans faim. Interlude musical Nous vivons l'époque d'une sidération prometteuse où les contrats passés avec l'avenir font naufrage dans le brouillard de l'action vaniteuse. Notre subordination maladive à la paralysie programmée a bouché les canaux de l'action spontanée devenant le vecteur d'assainissement de nos lignées. Face à l'avènement de notre puissance d'agir, nous embrassons le présent comme terrain de l'unir, révoquant le puant sarin des promesses à venir. Nous ne voulons ni des murailles de la souffrance volontaire, ni des chaines de nos maitres qui désormais gisent à terre. Notre naïve infirmité de chiens savoure le sevrage famélique du mensonge originel Et sur nos corps mutilés retentit la caresse de cette pluie battant la mesure d'une ère nouvelle. Nous regardons l'horizon où disparaissent les derniers rayons, Ultimes traces des contusions de l'ancien monde en décomposition. Les innombrables forces conjointes des compagnons de l'ombre colmatent de leur fier pelage les brèches encore ouvertes de cet émergent bocage. Disparaissant dans l'oeil de cet ouvrage, notre chaire de Loup s'entremêle dans le tissu serré de ce grand orage. Lieu de convergence des idées et des regards, Vois les points de fuites de nos trajectoires accueillir l'érection de ton soleil noir. Conception & Ecriture : Antoine Briot Avec des extraits librement adaptés de "l'Appel de la forêt" de Jack London Musique : Antoine Briot & Alban De Almeida Cardoso Jeu : Titouan Huitric Avec la voix de Lise Godard Interprétation guitares & basse : Alban De Almeida Cardoso Interprétation synths : Antoine Briot Mixage : Antoine Briot Mastering : Nicolas David